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di sana

​

cela veut dire là-bas, sur une île connue et inconnue. cela veut dire l'ailleurs, cet ailleurs que l'on cherche, cet ailleurs que l'on trouve.
ou pas.
là-bas, c'est limité ou illimité. c'est comme avoir une idée précise du vague. c'est se saisir de détails dans un flou.
là-bas, c'est vaste, c'est au-delà de notre regard. on ciselle les contours mais qu'y a-t-il dehors ?
et qu'y a-t-il dedans ?
là-bas, c'est une recherche permanente d'un autre ici. différent.
là-bas, forcément, c'est les possibles.

là-bas, c'est un manque de repères, un manque d'habitudes, une naissance, une renaissance. c'est appréhender la sérénité, lui donner une image, un relief, une harmonie. c'est composer le temps, le rendre élastique, le faire dialoguer, l'adopter.
là-bas, c'est accepter la pluie.

c'est goûter aux bruits disparus d'ici.
là-bas, c'est la tour aux petits toits ombragés, dressée sur ses ailes multi-colorées déambulant sur l'artère, voguant sur les voyeurs, les disciples portables comme les porteurs honorés de leur royale attitude. c'est le ruminant de velours qui ne se doutait peut-être pas de son funeste destin lorsque l'embryon défunt parcouru son échine d'un soleil aveuglant. meuglements de feu léchant l'azur subrepticement. pas d'effondrement sous l'oiseau tournoyant, l'eau fraîche l'emporte comme on remballe ses doutes.
là-bas, quelques fois, se défigurer, renforce notre image.
là-bas, il y a la verticalité conique de riches offrandes côtoyantes, côtoyées où se frôlent les divinités et leur appétit insatiable. la satisfaction des élus à la protubérance des âmes impures, à la reconnaissance des sujets distraits prêts au pardon et à la soumission.
il y a l'habit d'apparat qui ne trompe pas le rappel à l'ordre. couleurs vives et prêtres en blanc, signes du passage.
deux mondes, un seul.
là-bas, il y a la terre hydratée qui s'engorge d'une passagère colère, d'un trop-plein de suées. qu'elle s'enrichisse d'une luxuriante nature apaisera l'immobilité même consentie. que diront les dieux si près du ciel ? se voient-ils dans les miroirs formés ?
il faut démarrer en file indienne dans le balé hindouiste à résonnance rizicole. rencontres et regards récoltés ou en train de l'être. rien ne se dissimule dans cette partie de funambule où l'erreur glisse dans le lointain. les grands arbres appellent le toujours au-delà des cimes. la perdition programmée laisse un goût. mais les pas se délient, s'allongent et croisent leurs premiers souvenirs d'une basse qualité en haute définition présageant du signe, d'une présence peu désirée. l'eau irriguée se tait à mesure que le sentier devient passage, nous révélant encore d'innocents clins d'oeil.
là-bas, c'est récolte à se nourrir toute l'année, rester proche du fruit de la terre, caresser les épis, sentir les graines sous ses doigts reconnaissants, obtenir le sourire en dessert gourmet.
là-bas, la pluie s'ausculte comme un feu de cheminée.

​

là-bas, les raisons naissent, mûrissent et s'accomplissent pour soigner les excédents.
et oublier le reste.

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